Organisée par la Préfecture de la région Hauts-de-France, la région Hauts-de-France et l’Institut Fédératif de Recherche sur le Renouveau des Territoires (IF2RT) , cette journée au Centre historique minier de Lewarde était axée sur les mobilités en bassin minier et a permis non seulement de dresser un état des lieux de la mobilité en bassin minier mais également de présenter des outils, partager des expériences intéressantes sur ce même territoire.
Lauryn LEGRAS et Kathel RAMOND, étudiantes en Master 2 Développement Économique, Institutions, Entreprises et Territoires (DEIET) à l'université de Lille ont restitué leurs travaux commandités par les services de l'Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier du Nord (ERBM) et l’IF2RT
Cette étude réalisée avec une 3ème étudiante, Aïmanati HARTHANE, a permis de dresser un état des lieux des politiques de mobilités actives dans le Bassin Minier qui est et reste un territoire marqué par une forte dépendance à la voiture.
Le périmètre retenu pour cette étude allait de Béthune à Valenciennes pour couvrir 250 communes et 1 200 000 habitants et les étudiantes ont mené 25 entretiens auprès des différents acteurs qu'ils soient locaux (ECPCI, communes du territoire, ..) ou régionaux (CEREMA, DREAL, ADEME, ADAV, ...).
Ces entretiens ont permis de dégager certaines recommandations qui permettraient de développer et favoriser les modes doux en bassin minier:
- mise en place d'un schéma directeur cyclable,
- plan de déplacement d’entreprise,
- challenge de l’éco-mobilité,
- recommandations techniques (largeurs des aménagements, choix des aménagements cyclables…),
- mise en place de formations,
- services vélos (location, stationnement…),
- mise en avant des bienfaits du vélo pour la santé, pour l’environnement, mode de déplacement efficace, économique, faire connaître les possibilités d’intermodalité, recréation d’un lien social, sécurisation des espaces…
La première de ces tables rondes "Comment changer les représentations mentales sous-jacentes aux mobilités actives" a permis de présenter différents dispositifs, expérimentations mis en place dans la région ou plus localement dans le bassin minier pour favoriser et donner la possibilité à un plus grand nombre de se déplacer en «modes doux» qui pour rappel sont des modes de déplacement alternatifs aux modes de déplacement motorisés : vélo, marche à pied, trottinettes.
La DRAJES Hauts-de-France a explicité leur dispositif axé sur les enfants et ayant pour objectif que chaque enfant doit savoir rouler avant son entrée au collège.
3 blocs de savoirs sont ainsi developpés
- Savoir pédaler: équilibre, fondamentaux du vélo
- Savoir circuler: connaitre son code de la route
- Savoir rouler en autonomie: mise en place en condition réelle des apprentis cyclistes
Quelques 14 000 attestations de réussite ont ainsi été délivrées en 2024 avec déjà 5 000 attestationpour 2025 spécifiqement dans le bassin minier
Ces sessions d'éducation mettent également en avant les bienfaits environnementaux et sanitaires de la pratique du vélo
Le Centre de Ressources en EcoMobilité (CREM) représenté par Judicaël Potonnec a présenté de son côté les différentes animations visant à favoriser la pratique de la bicyclette par le biais de ballades découverte personnalisées selon le type de public pratiquant, savoir "prendre sa place" sur la chaussée,ateliers réparation ou encore challenge école écomobiité scolaire (pédibus, rue scolaire, vélobus, ..)
La faciliation de l'usage du vélo se fait également par la mise en place de schéma directeur d’aménagements cyclables comme l'a souligné Bertrand Deboudt, chef de projet mobilités actives au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA). Une sécurisation des espaces publics qui permet à tout un chacun de pédaler plus sereinnemnt pour aller au travail , à l'école ou autres avec également la mise en place de contraintes pour par exemple réduire les places de stationnements aux automobilistes.
Au niveau local, le Bassin Minier représenté par Gilles Briand a présenté les aménagements réalisés en prenant en compte ce territoire spécifique (ex restauration de cavaliers, ..) pour proposer un maillage de qualité et maitriser le foncier disponible
Fabrice Vienne, enfin, de l'université Gustave Eiffel a évoqué les mobilités sous le prisme du subjectif avec par exemple, la notion du temps qui s'écoule de façon différente que l'on soit à vélo ou bloqué dans les bouchons.
Après une seconde table ronde où ont été débattus les enjeux de la gouvernance des mobilités actives avec les stratégies de coopération à mener entre les Autorités Organisatrice de la Mobilité (AOM) et collectivités territoriales, l'après midi s'est déroulée sous forme 3 ateliers avec une présentation de différents outils, experimentations pour développer les mobilités douces (mise en place de locations de vélo à tarif préférentiel, achat à tarif moindre, mise en place d'itinéraires privilégiant le vélogrâce au systèmes des points-noeuds ou encore applications cartographiques collaboratives des pistes cyclables, ... )
L'IREV de son côté a proposé une table documentaire avec ouvrages, rapports d'études ou documentation capitalisation les actions menées sur cette thématique Mobilités durables et partage de l'espace public et proposera en collabration avec le CREM une rencontre régionale : Mobilités durables et partage de l’espace public dans les QPV le 25 septembre prochain à à Saint Laurent-Blangy
Les actes de la journée seront disponibles cet automne