Rendu public en novembre 2025, ce rapport de l'IGESR et de l'IGAS montre une montée en puissance des actions et réflexions menées sur la santé mentale au sein des Cités éducatives. Il souligne que ces actions doivent avant tout se centrer sur la promotion, la prévention et sur le repérage des troubles de santé mentale. En effet, les territoires des cités éducatives étant particulièrement vulnérables, il est légitime qu'elles prennent en compte ce sujet. Cependant, les actions de la cités éducative ne doivent pas se substituer au droit commun et le volet de la prise en charge médicale doit rester l'affaire des professionnels du soin. Le rapport rappelle par ailleurs que la santé mentale est intégrée sous de nombreux aspects au sein des cités puisque celles-ci ont vocation à favoriser le bien-être des jeunes, que ce soit par la promotion du développement des compétences psychosociales comme par la promotion du sport, de la culture, etc.
Appuyé par un important travail d'analyse des données portant sur les Cités éducatives et des auditions dont le réseau national des centres de ressources politique de la ville, le rapport propose 10 recommandations pour la bonne prise en charge de la santé mentale par les cités éducatives :
Au niveau national, il s'agit d'encourager, accompagner et suivre la montée en puissance des cités éducatives sur le sujet de la santé mentale
- intégrer la notion de "santé mentale" comme orientation dans le prochain cahier des charges du label "Cité éducative" ;
- outiller les cités éducatives en matière de santé mentale ;
- intégrer des items spécifiques à la santé mentale dans les revues annuelles de projet.
Au niveau local, il s'agit de favoriser la cohérence des politiques et dispositifs déployés en confortant les gouvernances et coopérations
- associer les acteurs de la santé à la gouvernance des cités éducatives ;
- associer les coordinateurs PTSM et CLSM du territoire aux comités techniques et groupes de travail ;
- associer le chef de projet opérationnel de la cité éducative à l’élaboration du PTSM et au comité territorial pour la stratégie nationale de développement des CPS ;
- associer les acteurs locaux dédiés à l’accueil et à l’écoute des enfants et des jeunes
Au niveau de chaque cité éducative, il est préconisé que l’action en faveur de la santé mentale favorise la mise en relation des acteurs du territoire et vise la complémentarité avec les actions de droit commun.
- cartographier l’offre de prévention et de soins en santé mentale disponible sur le territoire et de mettre en place des actions visant à diffuser aux professionnels concernés de l’information sur cette offre ;
- mobiliser l’ingénierie des cités éducatives pour mettre en place des actions répondant aux critères de qualité retenus par le ministère de la santé (formations CPS, PSSM) ;
- privilégier les actions complémentaires au droit commun.
A retenir enfin, dans un contexte où la santé mentale est déclarée "Grande cause nationale" pour 2025 (reconduite en 2026), la mission d'inspection encourage la prise en compte des enjeux de santé mentale dans les Cités éducatives sans pour autant retenir l'idée que ce sujet devrait être imposé. Les Cités éducatives doivent rester agiles pour s'adapater aux priorité territoriales (et aux moyens déjà déployés), il importe donc de "préserver la souplesse de fonctionnement qui les caractérise".