À l’école, au travail, dans l’accès au logement ou aux loisirs, les discriminations fondées sur la religion continuent de marquer le quotidien de nombreuses personnes en France. Si la laïcité est majoritairement perçue comme un principe positif, sa compréhension reste parfois éloignée de son cadre juridique, au point de nourrir des tensions et des pratiques discriminatoires. À travers l’analyse des réclamations qui lui sont adressées et des données récentes, le Défenseur des droits met en lumière les obstacles concrets rencontrés tout au long du parcours de vie et rappelle son rôle central dans la protection des libertés religieuses et la lutte contre les discriminations, y compris lorsqu’elles prennent des formes indirectes.
Résultats clés de l'enquête "Accès aux droits" 2024 :
Après une première édition en 2016, l’enquête a été reconduite en 2024 afin d’en mesurer les évolutions. Elle permet d’aborder ces discriminations sous plusieurs angles : la perception qu’en ont les personnes interrogées, les situations effectivement déclarées, leur fréquence selon les profils et les domaines concernés, ainsi que leurs conséquences sur la vie sociale et les recours engagés.
- En 2024, plus d’un tiers des Français estime que les discriminations liées à la religion sont fréquentes. De plus en plus de personnes déclarent en avoir été témoins par rapport à 2016. Cette évolution reflète à la fois une hausse des discriminations et une meilleure capacité à les identifier, grâce à une sensibilisation accrue. Le fait d’estimer la prévalence des discriminations fondées sur la religion dans la société française est cohérente avec les expériences personnelles rapportées par les personnes interrogées.
- Parmi les populations concernées, les personnes de religion musulmane, ou perçues comme telles, sont proportionnellement les plus touchées et vivent ces discriminations de manière répétée.
- La visibilité de l’appartenance à une religion est déterminante dans les cas de discrimination.
