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Discrimination au logement : Quelle place pour les habitants ?

Un collectif en fin de parcours ! Ce mardi 3 juin avait lieu à Paris la dernière rencontre d'un cycle de qualification mené par le réseau RECI portant sur la prévention des discriminations dans l'accès au logement. Les enjeux ont porté sur la place accordée aux habitants et/ou à leurs représentants. 

Soutenu par la Fondation de France et la DILCRAH, ce projet mobilise un groupe d'acteurs locaux de plusieurs territoires et inter-institutions (collectivités, bailleurs, Etat, associations…) pour construire et mettre en œuvre des stratégies locales de prévention des risques de discrimination dans le logement, en particulier les discriminations liées à l'origine.

Ce cycle composé de 4 journées avait pour objectifs : 

  1. De faire place aux principaux concernés dans ces procédures, notamment les modalités d’écoute de leur parole (vécu ou ressenti discriminatoire) et le traitement des situations ;
  2. D’interroger les ambitions des politiques locales d'habitat pilotées par les intercommunalités ;
  3. De questionner les pratiques des acteurs dans les différentes étapes des procédures d’attributions, de l’enregistrement de la demande à l’information du demandeur sur les décisions ;
  4. D’adopter une approche globale du marché du logement prenant en compte la disponibilité d’une offre abordable et intégrant le parc privé.

 De la mobilisation habitante à l'engagement  collectif  

Pour renforcer / garantir l’égalité d’accès au logement, la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes est essentielle. A l’échelle d’un territoire de vie, cela suppose de pouvoir mobiliser et construire ensemble une politique de prévention des discriminations dans le champ du logement. L'enjeu n'est pas simple car il suppose de convaincre, de mobiliser un collectif dans le temps et de coconstruire une feuille de route partagée. Interroger la place des habitants etait donc un enjeu essentiel pour renforcer la prise en compte du vécu discriminatoire et identifier les leviers permettant de répondre d'une part aux problématiques vécues et d'autre part de structurer une stratégie cohérente et réellement co construite. 

Pour alimenter le travail initié par les acteurs de Nantes métropole, de l'Isère (Grenoble métropole, Pays voironnais), Grand Lyon, Villeurbanne et la Communauté d'agglomération de Lens-Liévin, le réseau RECI a proposé une table ronde permettant, à partir de retours d'expériences, de faire débat. 

En effet, comme le précise le chercheur et sociologue Thomas Kirszbaum, la lutte contre les discriminations ne peut pas être circonscrite à la mobilisation des institutions. Il faut s’intéresser à la place des “principaux concernés”. Plusieurs axes de travail peuvent en ce sens être évoqués :  l'accès au droit et l'expression de la mobilisation collective. Cela interroge entre autres les espaces d’expression de ces injustices

S’interroger sur  la place des concerné.es vient à s’interroger sur la question de l’accompagnement des victimes et du recours au droit. Si la discrimination est un phénomène que l’on subit de manière plutôt isolée, alors il y a besoin d’avoir un soutien auprès de collectifs agrégeant les phénomènes individuels.

Trois structures de la mobilisation citoyenne sont intervenues en table ronde

  • Saïd ZAMOUSSI, Collectif Kif Kif

  • Jaouad DOUDOUH, Pas sans Nous !

  • Samuel THOMAS, La Maison des Potes

Cycle de qualification

Parmi un ensemble de leviers identifiés, sont apparus : 

  • Le recours au droit et l'accompagnement à des actions en justice,

  • La formation des habitants à partir des jurisprudences (actions en justices gagnées),

  • La mobilisation de relais associatifs ou collectifs,

  • La création d'espaces de formation sécurisés où la parole peut se libérer,

  • La mise en avant du compagnonnage entre associations pour rendre visibles les problématiques et envisager le recours juridique,

  • La formation des professionnels pour modifier, transformer les postures et les actes.

 La journée a été complétée par le travail de reflexion collective à partir de cas concrets témoignant d'une forme de mobilisation citoyenne puis d'un exercice de projection intitulé "Lettre à nous-mêmes". A partir des feuilles de route travaillées, consolidées tout au long du cycle, les collectifs se donnent rendez-vous dans une année pour vérifier la tenue de leurs engagements. 

Dans l'attente de la publication de la capitalisation de ce cycle à la rentrée, le réseau RECI prépare également la mise en oeuvre d'un webinaire permettant de porter à plus grande échelle les enseignements de cette démarche, ses effets à moyen terme ainsi que les perspectives de travail du réseau. 

Cycle de qualification

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Publié le 30 juin 2025